Scribouillardises sans queue ni tête
Le scribe aura souvent tenté de se quitter, de sortir de soi, prison à 36,9° de muscles et d’os. Histoire d’anticiper !
Pentes fleuries de corolles serrées en mai, aux contreforts de l’Atlas encore zébrés de neiges : des chiens perdus venaient renifler les coquilles d’oeufs durs du pique-nique.
Qu’écrire de l’amour est difficile ! Impossible même. Les mots, quoique l’on veuille y infuser, restent indifférents et froids.
Qu’un être, ou plusieurs même, vous passionne sans explication, sans raison que l’on pût concrétiser, que l’aimantation qu’il provoque imprègne l’acier de l’âme, tel est le : j’ a i m e.
Que rien de cet univers, excepté quelques « comment », ne soit élucidé quand nous nous en absenterons – voilà qui est proprement odieux !
Frustrés, les peuples s’inventaient un éventail de Causes Mythiques, tellement irrationnelles, fumeuses et fragiles qu’elles requéraient de supprimer tout incroyant.
Le rêve n’est pas le moyen de secourir une envie de fuir l’existence, mais de l’enrichir de sa propre substance, pour en faire un monde et nous réconcilier avec lui en rafraîchissant la perspective des possibles que son mystère recèle…
Quand je quitterai cette planète, j’emporterai, à mon esprit défendant, ce que j’ai compris et ce que je n’ai pas compris. Écrire ne déleste pas le voyageur.
On affronte quotidiennement l’Ineffable, on tente d’en transcrire le mystère, de le transmettre comme une trouvaille précieuse à d’autres qu’on importune et qui pour la plupart détournent le regard.