Publié par : Xavier Bordes | 5 juillet 2012

APRÈS UN 4 JUILLET…


 

                         Après un 4 juillet…

 

 

Combien tu seras malheureux, après ton anniversaire, avec la perspective d’un jour sans poème ! Tout devient insurmontable lorqu’il faut digérer d’avoir un an de plus…

 

Or, le jour est venu. Maintenant. Dans cette seconde où j’essaie d’envelopper d’encre mon impuissance ainsi qu’un calmar s’ennuage de noir d’ivoire ! Pas facile de digérer un os

 

De Chronos ! Et voici que ce noir me renvoie à la porcelaine au trou odorant des encriers plantés dans le bois des bureaux de notre école primaire, et aux plumes «Sergent-Major»…

 

Au fond de la classe un cancre notoire, nommé Beaussant, quand la maîtresse avait les yeux tournés se noircissait le sang en buvant – horreur ! – d’un trait leur contenu, mimant un délice, 

 

Puis la langue et les lèvres encore teintées de jais, il avait le culot, l’air innocent, de réclamer qu’on remplisse son récipient dont le niveau d’encre était trop bas pour le bec qui devait écrire.

 

Avec une burette métallique, scrupuleusement l’institutrice venait aussitôt remplir le récipient indispensable. Feignait-elle de ne pas voir les noirceurs du pitre ou vraiment n’y prêtait-elle

 

Aucune attention ? C’est un des nombreux mystères de ma prime-jeunesse qui n’a jamais été éclairci. Je me suis souvent demandé depuis si, buvant de la potion noire moi-aussi,

 

Ses ténèbres au fond de mon corps n’eussent pas fait de moi un bien meilleur poète que je ne suis !

 

 

 

 


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